La veuve rusée au théâtre !
Carlo Goldoni : l'auteur peut s'enorgueillir de voir cette première représentation théâtrale aux saveurs goldoniennes.
En cette soirée du 10 septembre 2024, c'est la neuvième fois de ma vie que je vais théâtre avec ma tendre maman. Nous partons tôt pour nous imprégner de cette ambiance que procure une pièce de théâtre avant pendant et après la représentation. Nous allons même dans une taverne pour festoyer un peu avant la représentation du soir ; nous sommes à quelques mètres des Bouffes Parisiens. Parmi les clients, une dame prend un doux breuvage frais et regarde avec délice sa place de théâtre ; un sourire illumine son visage.
Arrivées devant les Bouffes Parisiens, il y a déjà une trentaine de personnes dont un homme portant à la main une caméra ; plus tard, j'apprends que lui et sa collègue sont venus pour faire une captation audiovisuelle de la festivité du soir pour une chaîne télévisée dont j'ignore le nom.
Devant la porte des artistes, sont présents Didier — le concepteur et régisseur lumière — ainsi que sa collègue Anne-Claire qui s'occupe aussi des lumières de 'la veuve rusée'. J'ose poser des questions à Didier et voici les informations que j'ai pu glaner : « J'ai participé aux répétitions de cette pièce de théâtre. Je l'apprécie. Je ne peux pas divulguer les intrigues du spectacle. Vous verrez cela ce soir. » Tout en me parlant je le vois auréolé d'une lumière et lorsqu'il rejoint le théâtre il se déplace de façon modestement théâtral tout en laissant derrière lui une lumière qui, au bout d'un instant, disparaît comme par enchantement. Diantre !
Lorsque nous entrons dans le modeste et coquet théâtre parisien, il y a une dizaine de spectateurs qui sont présents dans le hall d'accueil de la salle de spectacles. Dans la partie bar, certains s'hydratent avec un breuvage tout en discutant. Plus loin, un modeste et coquet salon permet aux spectateurs de s'asseoir sur une banquette ou sur un fauteuil. Des tableaux ornent les murs ainsi qu'un lustre éclairant de mille éclats depuis le plafond. J'entends des bribes de conversations sur la pièce 'la veuve rusée'. Les commentaires sont tous positifs et chaleureux tandis que tous les spectateurs sont ravis... Que dis-je ? Tous les spectateurs sont enthousiastes d'être là en cet instant pour voir la première représentation d'une pièce de théâtre qui fête ses deux cents soixante-seize années. Fichtre, seulement !
Lorsque nous arrivons dans la salle de théâtre, ma maman et moi sommes parmi les premiers spectateurs à être installées. Derrière l'immense rideau rouge baissé, nous entendons les comédiens se déplacer sur la scène. Quelques minutes plus tard, je vois le rideau bouger et se raidir au niveau de l'œilleton. J'avoue que je suis curieuse de savoir qui a regardé l'assistance bien à l'abri des regards des premiers spectateurs présents en ce moment et je me demande quelles sont les émotions de chaque comédien à quelques minutes de la première représentation. Ces deux mystères demeureront jusqu'au jour où je l'apprendrai.
En quelques minutes, les six cents spectateurs se sont installés sur leur coquet fauteuil rouge. Parmi l'assistance, il y a un chien-guide qui est venu à la séance théâtrale. Sapristi, c'est la première fois de ma vie que je vois un canin assister à une représentation théâtrale.
Les lumières se tamisent puis disparaissent dans toute la salle. La pièce de théâtre va commencer maintenant. Les six cents spectateurs sont impatients. Une fois l'obscurité arrivée, seul le rideau rouge est éclairé par les projecteurs. Arlequin fait son entrée parmi le public et monte sur scène avec un instrument de musique ; il parle et il chante. Quelques instants plus tard, le rideau se lève et je suis transportée à Venise en 1748. Je vois un décor au bord de la rivière vénitienne et les lumières vénitiennes se reflètent sur le plafond du théâtre. Il y a d'autres personnages présents sur scène comme l'espagnol don Alvaro de Castille — le français monsieur Le Blau — l'anglais milord Runebif — l'italien comte Bosco Nero. La scène suivante, voilà qu'apparaît Rosaura Lombardi la veuve rusée et sa dame de compagnie Marionnette. Rosaura est une belle jeune et riche veuve vénitienne. Elle rencontre quatre prétendants. Chacun d'eux la courtise, par l'intermédiaire de l'espiègle Arlequin. Mais Rosaura est indécise. Aidée de sa dame de compagnie Marionnette, elle réfléchit à un stratagème pour faire son choix. Mais la surprise, comme l'amour – surtout à Venise – est toujours au coin de la rue...
Les scènes se suivent et l'histoire se déroule au fur et à mesure aux spectateurs du soir. Selon la scène qui se passe sur les planches, le public réagit avec délectation ou avec stupeur ou avec dégoût ou avec éclat de rire ou avec étonnement ou tant d'autres émotions.
Étant l'auteure de cet article, je me permets de vous donner trois informations sans divulguer l'intrigue : Par une fois, j'ai mis mon avant-bras sur la bouche en voyant une scène. Par une fois, j'ai tenté de toucher la brume qui a envahit Venise mais en vain. Pour la première fois de ma vie, j'ai vu par moi-même deux duels fait avec une épée. Saperlipopette ! Je ne peux pas répondre à vos questions car pour avoir des réponses je vous conseille de voir la pièce de théâtre.
Je ne peux point divulguer les péripéties qui se passent dans cette pièce de théâtre. En revanche, je peux vous dire que voir 'la veuve rusée' m'a fait voyager au dix-huitième siècle, m'a montré Venise de l'époque, m'a montré des costumes vénitiens de l'époque, m'a transporté dans une histoire qui date de deux-cents soixante-seize ans dont le récit reste d'une modernité actuelle.
Les personnages sont apparus sur scène et ont réussi à me transporter dans leurs aventures et j'oserai dire qu'il en est de même pour les autres spectateurs de la soirée en voyant leurs réactions et en entendant leurs doux commentaires.
Carlo Goldoni, l'auteur de cette pièce de théâtre, peut s'enorgueillir de voir cette représentation théâtrale aux saveurs goldoniennes.
Lorsqu'arrive la fin de la première représentation théâtrale, les sept comédiens — Caterina Murino — Sarah Biasini — Vincent Deniard — Vincent Desagnat — Thierry Harcourt — Pierre Rochefort — Tom Leeb — viennent au devant de la scène pour saluer les six cents spectateurs présents ce soir. Après une heure et quarante minutes de spectacle, le public est joyeux et applaudit debout avec ferveur en disant à plusieurs reprises 'bravo'. Tous les comédiens reviennent à plusieurs reprises saluer leur public. Giancarlo Marinelli (metteur en scène), Didier Brun (concepteur et responsable des lumières) ainsi que d'autres personnes dont j'ignore le nom sont même venus sur les planches pour saluer l'assistance.
Le public continue d'applaudir sans discontinuer durant plus de quinze minutes. L'euphorie est palpable dans la salle. Des larmes perlent sur les joues de certains spectateurs. J'ai aperçu le chien-guide applaudir avec joie et dire 'ouaf-ouaf' en guise de bravo. Jusqu'au baissé de rideau, le public continue encore à applaudir tout en disant 'bravo'.
Que dire de plus ? Cette première représentation est un triomphe. C'est une pièce de théâtre géniale. Les comédiens sont fantastiques. Le public est enthousiaste d'assister à cette festivité théâtrale. Assister à une première représentation à un parfum de je-ne-sais-quoi qui donne, selon moi, un grand plus au spectacle.
Étant spectatrice et parmi le public, j'entends des bribes de conversations qui parlent des artistes et de la pièce de théâtre. Après la représentation théâtrale, voici ce que j'ai pu entendre :
« Belle pièce, avec des moments hilarants grâce aux quiproquos, et au jeu d'acteur comme celui d'Arlequin et au prétendant français M. Le Blau. Très beaux costumes. — me dit ma tendre maman. »
« Mon fils joue très bien. J'ai passé une excellente soirée. — me dit le papa d'un des comédiens. »
« J'ai adoré venir à la première séance de cette pièce de théâtre. Je suis heureux d'être venu avec vous. — dit un homme à ses deux amis. »
« Je suis bouleversée par ce que j'ai vu ce soir. J'ai pourtant lu le livre et voir cette œuvre se mouvoir sur la scène d'un théâtre est tant magistral que bouleversant. — dit une femme à son mari. »
« C'est la première fois que je viens dans un théâtre. Et c'est la première fois que je vois un pièce de théâtre. Je suis charmé. — dit un spectateur à un autre spectateur qui sourit avec joie. »
« Je trouve magnifique le décor et les costumes. J'apprécie l'histoire. Les comédiens je ne les ai pas vu tant ils ont réussi à me faire voir chacun des personnages sur scène. Ils sont doués pour faire cela. J'ai passé une bonne soirée et vous ? Qu'avez-vous pensé de la pièce de théâtre ? — dit un spectateur à ses amis. »
« J'ai adoré cette pièce de théâtre. J'ai passé une bonne soirée. J'adore tout ce que fait Carlo Goldoni. — nous dit une dame à ma tendre maman et moi. »
Quelques informations sur la pièce de théâtre :
» Auteur : Carlo Goldoni.
» Metteur en scène : Giancarlo Marinelli.
» Assistant metteur en scène : Aline Gaillot.
» Co-production franco-italienne : Teatro Quirino Roma — Compagnie Molière.
» Son et projections-vidéo : Francesco Lopergolo.
» Scénographie : Fabiana Di Marco.
» Costumes : Atelier vénitien de Stefano Nicolao.
» Lumières : Didier Brun.
» Traduction : Valerio Zaina.
» Attaché de presse : Alain Ichou.
» Photographies : Alessandro Camillo.
» Distribution : Caterina Murino (Rosaura Lombardi, la veuve rusée) — Sarah Biasini (dame de compagnie Marionnette) — Vincent Deniard (Don Alvaro de Castille, l'espagnol) — Vincent Desagnat (Monsieur Le Blau, le français) — Thierry Harcourt (Milord Runebif, l'anglais) — Pierre Rochefort (Comte Bosco Nero, l'italien) — Tom Leeb (Arlequin) — Jean Reno (Pour l'amicale participation vocale).
Quelques spectateurs font tourner les bobines de leur caméra pour faire une captation audiovisuelle tandis que d'autres font crépiter leurs appareils photographiques pour garder un souvenir des salutations finales de cette jolie pièce de théâtre.
Je conseille avec grande joie de voir cette pièce de théâtre qui fait vivre des émotions en version théâtrale.
Photographie / Article écrit par © Halcyon !